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Timothée Richard 16.12.20

Le geste au coeur de la beauté

Événement

Jeune esthète passionnée du monde de la beauté, Alix Saint Georges a décidé de changer de vie en 2017. « Skin Therapist », comme elle aime désormais se définir, elle prend le parti du geste pour (ré)équilibrer les prismes de consommation actuels.

Née en France, mère de famille, Alix Saint Georges fait ses études à Madrid. A la sortie de son école, elle travaille au département marketing de l’Occitane avant une expérience professionnelle salvatrice dans le luxe à Hong Kong.

Là-bas, elle transforme sa vision traditionnelle du secteur et décide de sauter le pas en 2017 pour entreprendre dans le domaine qui la passionne depuis toujours.

En rentrant, elle passe un CAP d’esthéticienne, se forme aux meilleures techniques de massage du visage et lance « Alix Beauté » avec l’ambition d’accompagner ses clients, femmes et hommes, dans une démarche plus holistique de réappropriation de sa peau. Son crédo : du bon sens, moins de produits, et plus de geste. 

Quel est le constat qui t’a poussé à entreprendre ?

Après m’être questionné sur l’efficacité du rythme beauté actuel, le temps que j’ai passé à Hong-Kong m’a permis d’ouvrir les yeux. Et de m’élargir à d’autres pratiques que celles que je connaissais en France.

Un fait qui m’a marqué par exemple ce sont les pratiques des filles que je côtoyais au bureau. A midi, quelques-unes partaient en disant « I go for a facial » et revenaient avec une mine géniale. Ça a été un déclic pour moi et j’ai commencé à partir de ce moment-là à m’intéresser à d’autres usages, à la culture du toucher et au massage du visage en particulier.

Dès lors, je suis repartie des fondamentaux de la cosmétologie… et j’ai rapidement trouvé ma baseline : « le geste au cœur de la beauté ». Avec l’idée d’avoir une approche de la peau similaire à la terre, choisissant de la travailler plutôt que de trouver la solution par l’enchainement des produits.Avec la volonté de proposer une prestation aussi respectueuse possible de la peau, tant au niveau des produits utilisés que des gestes.

C’est un organe, qui, en réalité est capable de se réguler par lui-même. Le toucher provoque énormément de réactions chimiques – l’endorphine par exemple – et a cette fonction de lisser la peau, améliorer la circulation sanguine, les muscles, etc. Pour moi c’est primordial de rééquilibrer l’idée que les clients ont du secteur.

De quelle façon ton métier s’insère dans le marché actuel de la beauté ?

Dire « Skin Therapist » aujourd’hui me permet de revendiquer cette approche holistique, entre geste, bien-être et amélioration visible de la peau. 

Un de mes piliers consiste à faire un diagnostic sur-mesure autour du mode de vie – stress, alimentation, cycle, évènements personnels – de mes clients. Et notre métier doit prendre en compte tous ces paramètres pour mieux répondre à l’environnement qui structure la peau.

Pour cela j’essaie de créer des ponts avec des disciplines comme la réflexologie ou la naturopathie d’un côté, pour insister sur des niveaux de détails très spécifiques, et l’artisanat, un aspect propre à l’esthéticienne que je revendique volontiers aussi.

Une autre volonté de mon métier est de démocratiser la forme dans laquelle s’exerce le soin. Je veux faire sortir le soin de la cabine, et travailler sur l’idée que les gens se font d’une beauté parfois inaccessible ou trop intime.

Je m’inspire aussi d’espaces décloisonnés comme Selfridges à Londres, dans l’idée de développer à l’avenir un co-working beauté qui permet d’emmener son client sur une expérience sociale et émotionnelle.

Comment imagines-tu les interactions à venir entre les mondes de la beauté et du bien-être ?

 Le secteur, je pense, va continuer de capitaliser sur ces deux clés d’entré : l’âge et le bien-être. Avec une progression plus importante encore du #care chez le consommateur.

Les clients sont de plus en plus éclairés et engagés, et les marques elles-mêmes prônent un discours plus mesuré sur la consommation de produits. C’est une nouvelle donne qui veut dire aussi que les praticiennes de manière générale devront adopter une posture plus experte pour rassurer, (ré)conforter et apporter ce qui est le plus valorisé aujourd’hui : le conseil et la recommandation.

Je pense donc qu’il y a une place à prendre entre le dermatologue et l’esthéticienne. En conjuguant une certaine technicité avec une expérience client qui revienne à des choses essentielles : le toucher, la méditation et un contexte plus proche du spa que de la cabine cloisonnée qu’on a connu jusqu’à présent.

Image à la Une : Alix Saint Georges – NellyRodi

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