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Eléonore Terzian 16.12.20

Black Is The New Black

Décryptages

En réponse à la sur-sollicitation ambiante, le noir (re)devient l’incarnation technique et créative de l’élan sur l’authenticité et la reconnexion aux fondamentaux.

S’il a longtemps été synonyme de manque de créativité, la plus primordiale des couleurs s’offre à l’aube des années 2020 un nouveau champ de représentativité. De l’ar(t)chitecture aux concepts lifestyle, en passant par un degré nouveau de prise en compte dans l’univers digital, il n’est plus seulement un sommet de simplicité, mais un nouveau rendez-vous sociétal pour les industries créatives.

#Architecture – New Wise Wanted

Dans une époque peu propice à la concentration, solliciter le noir est d’abord une façon de revenir à un message pluriel aux allures de sagesse dans l’industrie.

Un « outre noir » toujours noir dont le Wallpaper se fait l’écho l’année dernière : « Au fil des siècles, la couleur noire est imprégnée d’une histoire de fonctionnalité (…) véhiculant pléthore de significations à travers de nombreuses cultures différentes : proéminence, invisibilité et spiritualité. »

Ce moment, décrypté comme un « Back to Black », en réaction à l’anarchie des couleurs, s’inscrit dans le phénomène « Wise Architecture », et est mis en avant par une série de temples modernes à l’instar de la Pumping Station (Autriche), Le Kalmar Museum of Art (Suède), la Casa Hualle (Chili).

Phaidon, le premier éditeur mondial des arts créatifs a aussi entrepris ce focus l’année dernière avec un livre dédié : Black: Architecture in Monochrome, rayonnant à travers l’exploration de 150 structures noires, anti tape à l’œil, construites par les plus grands architectes du monde, dont Mies van der Rohe, Philip Johnson, Jean Nouvel et Peter Marino.

Pour autant, il est réducteur de qualifier ce retour au noir comme un message uniquement dédié au calme, et à la sérénité s’affichant uniquement dans un contexte ar(t)chitectural.

Dans la culture urbaine, la peinture minimale Mezzanine DNA Matt Black de Massive Attack a remporté cette année le Design Awarddu même média, le Wallpaper Magazine, et y accole un élan plus underground, nourri de la neutralité ancestrale de la couleur, à contre-courant des valeurs établies et de l’académisme.

#Art – Renouveau des filtres artistiques

D’un point de vue plus artistique, la couleur a aussi été largement plébiscité pour s’extraire et se démarquer de l’anarchie des images. Sur Instagram l’hashtag #black (137 millions de publications) et #blackandwhite (142 millions de publications) sont particulièrement plébiscités par les nouveaux surréalistes à l’instar de Romina Ressia, détectée par TrendLand pour sa capacité à mélanger renaissance et modernité, ou encore Koketit, sollicitant le noir pour accentuer un message ultra stylisé.

Il est aussi le fétiche chromatique d’artistes moins graphiques comme Daniel Garay Arango, qui veut au contraire jouer par cette teinte généralisée dans ses diffusions la carte du silence, face au bruit visuel des réseaux sociaux.

Il est aussi le fétiche chromatique de l’artiste Andre Larcev, qui dans « All Black but Gold », se sert de la couleur comme celle qui sait faire émerger le précieux. Les bases sont posées par un faux noir crépusculaire et un spectre lumineux composé de nuances sensuelles que viennent ponctuer des teintes d’or. Une approche effusive qui remet au centre le désir de mystère.

Ce parti-pris, s’il est moins marqué IRL, il a aussi été mis en valeur par des photographes de renom. Aux Etats-Unis, arguant sur le fait que les chiens noirs sont moins adoptés que les autres, Fred Levy a décidé de redorer leur image à travers une série intitulée « Black Dogs ». Un opus largement relayé par les médias, notamment en France, et qui a eu le mérite de s’extirper des carcans privilégiant la course au buzz pour apporter un message de société plus engagé.

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