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Timothée Richard 14.12.20

Coralie Marabelle

Interviews

Révélée lors du Festival de Hyères en 2014, où elle a remporté le Prix du public, la créatrice Coralie Marabelle a ouvert sa première boutique parisienne à l’automne 2018.

À l’occasion de la sortie de sa collection capsule « Envelloppe », elle nous parle des inspirations et du message de sa marque.

Comment décrirais-tu ta marque ?

CORALIE MARABELLE est une marque de prêt-à-porter pour femmes haut de gamme, créative, colorée, féminine, avec une touche couture.
Chaque 1er du mois nous dévoilons une Collection Capsule Mensuelle sur notre e-shop www.coraliemarabelle.com et dans notre boutique 114 rue de la Folie-Méricourt Paris 11ème près du Canal Saint-Martin. Toutes nos pièces sont développées dans notre studio à Paris et fabriquées en France.

Peux-tu nous parler de ta dernière collection capsule « L’Enveloppe » sortie ce mois-ci. Quel est le message que tu as voulu faire transparaitre ?

En 2019, chacune de nos Collections Capsules Mensuelles est inspirée d’une femme artiste que j’admire. Pour la Collection Capsule de Février, je me suis inspirée du travail de l’artiste allemande Alexandra Bircken. Formée au stylisme au Collège St Martins de Londres, Alexandra Bircken coupe, sépare, détache, déchire, autant qu’elle coud, tisse, tricote, assemble. Ma Collection Capsule de Février a été pensée dans ce même esprit de découpe et de recomposition. Le Jean Storm, inspiré de ses sculptures conçues à partir de combinaisons de moto, est comme décomposé avec ses lignes noires qui découpent le denim blanc. Le Trench-coat Aprilia bicolor est comme coupé en deux et traversé par une ceinture orange. Le Pull Skin en laine côtelée a été imaginé comme une seconde peau aux formes exagérées.

A travers cette collection je voulais d’abord mettre en avant le travail d’une femme artiste. En créant des collections sculpturales, colorées, fortes, je cherche à mettre la femme en valeur, lui donner du pouvoir et de la confiance. Je suis très admirative des femmes qui prennent la liberté de créer et je veux leur rendre hommage.

Aussi, la démarche artistique d’Alexandra Bircken est très proche de la mienne. J’aime décomposer le vêtement. J’aime travailler la matière, la texture, assembler des tissus. Cela me paraissait donc intéressant de présenter une collection en lien avec son travail.

Quelle est l’idée derrière la vente des maquettes, et du travail de recherche de tes collections lifestyle ?

Les maquettes textiles encadrées que nous exposons dans notre boutique et que nous vendons sont d’abord des objets décoratifs, colorés qui plaisent à nos clientes.
C’est aussi un objet qui incarne le travail de recherche qu’il y’a derrière nos vêtements. Beaucoup de gens pensent que pour créer des vêtements il suffit de dessiner, et parfois même de copier un vêtement existant. Mais moi j’aime créer à partir de zéro, chercher des textures, des volumes, des ornements textiles. Cela passe par une phase de recherche quasi « fondamentale ». On pourrait comparer cela à un cycle de R&D.

Aujourd’hui les clientes aiment comprendre ce qu’elles achètent. En achetant une maquette textile CORALIE MARABELLE, elle s’approprie notre travail, et amène chez elle une part de notre studio créatif.

On parle beaucoup de confiance. Et des marques comme opérateurs relationnels. Comment incarnez-vous – spécialement – la « slow fashion » ?

L’hyper-communication s’accompagne d’une hyper-transparence. Quand une cliente achète une pièce chez CORALIE MARABELLE, elle achète un savoir-faire, une façon de travailler, un univers de marque qui va bien au-delà du vêtement et des photos de mode.
C’est important pour nous de faire les choses bien et de le dire à nos clientes.

Nous fabriquons tous nos produits en France, et la majorité à Paris. Certes cela nous coûte un peu plus cher mais nous réduisons ainsi le transport, nous participons au développement du secteur de la mode en France, et nous gagnons en réactivité ce qui nous permet de fabriquer des séries limitées et éviter ainsi le sur-stock et le gâchis.

Chez CORALIE MARABELLE, nous ne faisons pas de soldes. En effet nous considérons que nos pièces ont une valeur intrinsèque. Ils sont made in France, avec des tissus de qualité, et ont été créés par une équipe de stylistes qui travaille jour et nuit. Il n’est pas question de diviser la valeur de nos pièces par deux en période de soldes. D’autre part, le simple fait de faire des soldes démode les vêtements. En ne faisant pas de solde, on ralentit le phénomène d’obsolescence programmée et on étend la durée de vie de nos collections.

Nous organisons tous les trimestres une opération Upcycle & Recycle. En novembre dernier nous avons transformé les vitrines de notre boutique en paniers à linges géants dans lesquels les clientes venaient déposer leurs vêtements usagés que nous avons ensuite réutilisés pour développer une ligne de pièces upcycled ou que nous avons donnés à des associations caritatives.

Ta définition de l’inspiration ? Quels sont les marques et projets qui t’inspirent ?

En général, j’aborde la création de mes collections comme un voyage. J’observe, j’explore, je rencontre, j’interprète, j’imagine. Je suis toujours à la recherche d’une émotion, d’une culture lointaine, d’un événement qui va devenir une obsession. En sinuant à mon rythme entre inspirations culturelles et folklore, je créé, pour chacune de mes collections, un point de départ qui se mue en fil rouge pour donner naissance aux différentes capsules qui forment l’intégralité de l’histoire.

Pour ma collection Printemps-Été 2017 je me suis inspiré des temples japonais de Kyoto. Pour ma collection automne-hiver 2017, je suis partie du travail du photographe malien Seydou Keïta. Dernièrement, je suis partie découvrir la maison de Salvador Dali à Cadaquès qui a été à l’origine de mes collections capsules de septembre à décembre.

Les prochaines étapes de ton développement ?

Nous avons ouvert notre première boutique à Paris cet automne et nous démarrons une grande campagne de pop-up stores dans différents quartiers de Paris et en province.

Nous avons des projets de collaborations avec des partenaires en Chine et au Japon pour commencer à faire connaître la marque sur le marché asiatique.

En 2019, chaque collection capsule mensuelle sera dédiée au travail d’une femme artiste, soit en tant que source d’inspiration, soit dans le cadre d’une collaboration.

Crédit de couverture © Coralie Marabelle

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