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Soège Lecocq 22.01.21

Vegan Homes

Décryptages

Après l’industrie alimentaire, la beauté, et la mode, c’est au tour de la maison de s’interroger sur l’utilisation des matières d’origine animale.

Alors que les tribunaux britanniques viennent de qualifier le veganisme de croyance philosophique protégée par la législation contre les discriminations, le sujet de l’utilisation de matières animales n’en finit plus de grandir, ralliant tous les jours un plus grand nombre d’adèptes.

Aux États-Unis, le nombre de vegans a augmenté de 600% entre 2014 et 2018, passant de 4 millions à 20 millions en quatre ans. L’année dernière, 250 000 personnes étaient inscrites au nouveau défi Veganuary (« Vegan » + « January ») qui consiste à supprimer tout produit animalier de sa consommation durant un mois. En janvier 2020, ils étaient 400 000 selon The Guardian, soit presque le double.

Malgré un léger retard sur le secteur alimentaire et la mode, la sphère lifestyle s’empare de la question animale et réorganise son modèle, progressivement rejeté par un consommateur intransigeant sur le sujet, vers une industrie plus engagée et porteuse de sens.

Encourager les initiatives vegan-friendly

Si c’est la mode qui a pris le pas sur les matériaux vegan en démocratisant des cuirs artificiels et matières végétales, le design et la décoration d’intérieur adoptent tour à tour des alternatives végétales et cruelty-free qui remplacent le traditionnel cuir, la laine et la fourrure, très sollicités dans l’habitat.

En 2018, IKEA, Zara Home et Anthropologie se voyaient récompensés par les PETA Vegan Homeware Awards — qui célèbrent les meilleur designs et innovations végétaliens au Royaume-Uni — pour leurs alternatives vegan-friendly. La même année, l’instagrameuse britannique Suszi Saunders a reçu le « Vegan Home Award » pour sa maison 100% végétalienne et cruelty-free, montrant la volonté des institutions de célébrer les initiatives vegan.

L’année dernière, le designer français Philippe Starck a créé une collection de meubles pour la marque italienne Cassina recouverts d’Apple Ten Lork, un tissu fabriqué à partir de cœurs et de peaux de pomme. Une démarche expérimentale lancée dans la volonté de trouver des matériaux innovants et ainsi s’ancrer dans un design contemporain dans l’air du temps.

Autre exemple novateur, la marque de literie new-yorkaise Buffy confectionne des couettes faites 100% de matériaux végétaux en utilisant de la pulpe d’eucalyptus pour son enfilage, sa housse et son rembourrage. Une alternative à la fois vegan et écologique puisque Buffy revendique l’économie de plus de 100 000 000 gallons d’eau depuis le lancement de la couette, grâce à un matériau beaucoup moins gourmand en termes de ressources.

Le design d’intérieur vegan est également mis à l’honneur par des plateformes comme Vegandesign.org, qui propose des sélections de meubles végétaliens et qui tente d’éduquer les consommateurs sur l’impact de l’utilisation des produits aux origines animalières. Selon Deborah di Mare, sa fondatrice, il s’agit de la seule façon de pousser davantage de personnes à passer à la seconde étape et à adopter un mode de vie plus vertueux.

De tendance gastronomique à approche globale de consommation

En février 2019 — soit en même temps que la première Vegan Fashion Week de Los Angeles — le studio de design Bompas & Parr dévoilait la première suite hôtelière totalement décorée à partir de mobiliers exempts de produits animaliers. La suite du Hilton London Bankside est exclusivement équipée de matériaux, fibres et surfaces naturels innovants comme le Piñatex (cuir d’ananas), les coques de sarrasin, fibres de kapok et de bambou utilisées pour les coussins, ou le coton biologique pour les tapis… Un parti pris qui s’inscrit dans une démarche tendant à démontrer que le véganisme n’est plus seulement une tendance gastronomique, mais un positionnement global de consommation.

Quelques mois plus tard, le Saorsa 1875, un hôtel de charme écossais, a ouvert ses portes dans un respect animalier similaire afin de « mettre en valeur le luxe éthique » et de « montrer aux gens que le véganisme n’est pas seulement un choix éthique et compatissant », « c’est aussi un mode de vie passionnant et dynamique » selon Jack McLaren-Stewart, co-fondateur de l’hôtel. De l’électricité fournie par la Vegan Societ (certifiée Ecotricity) aux produits de nettoyage certifiés cruelty-free en passant par la carte du bar et le menu du restaurant, chaque aspect de l’hôtel est vegan.

Si l’habitat vegan n’en est qu’à ses balbutiements, la notion de veganisme, qui était encore hier systématiquement associée à la pratique alimentaire, tend à faire entrer le mode de vie rejetant tout type de consommation issue d’une origine animale dans le courant dominant.

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